En 1995, le Brésil fut le premier pays au monde à reconnaître officiellement l’esclavage contemporain devant l’Organisation Internationale du Travail. Cette même année, on estimait à au moins vingt cinq milles personnes en situation de travail esclave.
De 1996 à 2005, 34538 dénonciations de travail esclave ont été recensées par la Commission Pastorale de la Terre et 17983 personnes ont été libérées pendant cette même période.
De nos jours on estime entre 25000 et 40000 personnes qui travaillent dans des conditions similaires à celle d’esclave. 38% de celles-ci sont dans la région du Maranhao, soit au minimum 9500 travailleurs.
L’Amazonie orientale, qui est une des régions les plus touchées par le travail esclave, fait appel au charbon de bois d’extraction pour alimenter les usines sidérurgiques, profitant de la ligne de chemin de fer qui relie les mines de Carajás (État du Pará) au port de São Luís (État du Maranhão).
La pratique du travail esclave au Brésil, principalement dans les régions agricoles amazoniennes, révèle une situation d’extrême vulnérabilité et de misère. Les travailleurs libérés, en grande majorité, sont des hommes de 18 à 40 ans, qui ont laissé leur terre, principalement des Etats du Maranhão et du Piauì, dans la perspective de trouver du travail dans d’autres régions.
Des études révèlent que 80% d’entre eux ont commencé à travailler avant l’âge de 12 ans. Dans l’Etat du Maranhao 25% des familles ayant des enfants de 5 à 17 ans ont au moins l’un d’entre eux qui travaille dans des conditions d’esclavage.
Environ 90% des personnes victimes de travail esclave sont analphabètes et 80% d’entre eux n’ont même pas de certificat de naissance La ville d’Açailandia se situe proche de la voie ferrée de Carajás. Sa population est convoitée par les usines de sidérurgie ainsi que par les fabriques de charbon. 57% des richesses de la ville provient de l’industrie. Le pôle industriel du Pequiá représente 5 usines sidérurgiques sur les 14 que représente le voie de chemin de fer Carajas.
Le travail esclave se caractérise par un travail dégradant allié à une restriction des libertés. Ce deuxième facteur n’est pas toujours visible, car les chaînes accrochées aux pieds ne sont plus utilisées pour emprisonner les hommes, mais subsistent les menaces physiques, la terreur psychologique ou même les grandes distances qui séparent les propriétés des villes les plus proches.
Logement, santé, système sanitaire, alimentation, mauvais traitements et violences sont les principaux moyens d’atteintes des droits de l’homme.
En 2008 le gouvernement brésilien à mis en place le 2ème Plan National d’Eradication du Travail Esclave.