Prestes Maia est un immense immeuble abandonné dont Jorge Hamuche et Eduardo Amorim sont les propriétaires. Bien que les deux hommes clament haut et fort détenir les titres de propriété de l’immeuble, ils ne peuvent en donner les preuves. Ils doivent environ 2 millions de dollars de taxes à l’état, ce qui est plus que la valeur du bien lui-même.
Jusqu’en 2002, ce colossal immeuble de 22 étages fut abandonné suite à la fermeture de l’entreprise qui l’exploitait. En 2002 le MSTC (mouvement de la population des sans toits de la ville) décida d’occuper l’immeuble. Jusqu’en 2007 cet immeuble fut la plus grande occupation d’Amérique Latine avec ses 468 familles soit plus de 2000 personnes. Pendant plusieurs années, les occupants subirent des actions de la part de la police militaire de Sao Paulo. Un rapport des Nations Unies declare: « the municipal government of Sao Paulo, through the Secretaria de Habitacao e Desenvolvimento Urbano and COHAB, should dispossess the Prestes Maia building to the profit of the city and promote its renovation for housing and social interests. »
Les occupants décidèrent de nettoyer le bâtiment pour le rendre habitable, retirant des tonnes de détritus et poubelles (plus de 200 camions). Ensuite, ils structurèrent et organisèrent leurs vies dans le bâtiment.
Le 911, Prestes Maia offrit une librairie gratuite et hébergea de façon autonome un système éducatif et social ainsi que de multiples activités culturelles.
Dans les dernières années d’existence de ce lieu, le bâtiment est devenu un laboratoire privilégié de recherche, de forme d’organisation de la société en centre ville. Des personnes de tous âges, venus de toutes parts du Brésil et d’Amérique du Sud ainsi que des étudiants, des artistes, travaillèrent ensemble pour créer une nouvelle compréhension du fonctionnement humain dans la ville.
2007 fut la fin de cette aventure. Les propriétaires furent sommés de payer leurs dettes sinon les occupants allaient pouvoir faire valoir leurs droits de propriété.
De nos jours les occupants sont partis et l’immeuble a été bétonné pour qu’il n’y ait plus d’invasion. Ceux qui ne veulent pas partir du centre ville, occupent de nouveaux immeubles alors que ceux qui ont cédé, ont accepté d’être reloger dans des HLM en grande banlieue (soit environ 2 heures de transports en communs pour atteindre le centre ville). Conséquence de ce relogement, un énorme taux de chômeur et une tendance des personnes à sous louer leurs appartements pour retourner lutter pour avoir le droit de vivre dans le centre ville.